Anorexie : un remède nécessairement familial

Anorexie : un remède nécessairement familial

Depuis la publication en août 2013 de mon article Main tendue à l’anorexie (Un regard élargi et nouveau sur l’anorexie mentale, au-delà du trouble du comportement alimentaire), ma compréhension de cette maladie s’est approfondie en ce qui concerne la personne victime d’anorexie mentale mais aussi élargie aux interactions et impacts avec son entourage, principalement ses parents.
Je partage ici cette nouvelle compréhension et je prends l’exemple d’une jeune fille anorexique pour décrire les interactions avec ses parents.
Le trouble du comportement alimentaire proprement dit y est peu traité car il n’est que la résultante et l’une des expressions d’un phénomène qui prend naissance dans le mental.

Le point-clé de l’anorexie mentale

Plusieurs causes et conditions sont à l’origine de ce qui va provoquer la maladie. Mais le point-clé me semble le besoin d’urgence de protection-sécurisation résultant d’une hypersensibilité et du cumul de quelques situations souffrantes où l’émotionnel (incluant les peurs) n’a pas su/pu être géré. Selon le principe de « la goutte d’eau qui fait déborder le vase », à un moment-clé, la personne refuse de continuer sa vie souffrante telle qu’elle la perçoit et décide :

  • De se réfugier dans son mental (pour se protéger) et en fait une forteresse mentale
  • De prendre le contrôle de son corps (et autant que faire se peut de sa vie et de son entourage)
  • De se couper de tout ce qui peut la faire souffrir (émotions, peurs et sensations dans le corps principalement) et d’en verrouiller les accès. L’insensibilité induite la rend aussi insensible vis-à-vis des autres puisque intérieur-extérieur vont toujours de pair.
  • De fuir sa vie incarnée c’est-à-dire de désinvestir son corps en ne le nourrissant plus pour vivre en mode virtuel-survie, le sens donné me semblant être : « Moins je suis consistante dans la matière, moins je prends de risques de souffrir ».

Il s’agit vraiment d’une déconnexion de Soi volontaire et verrouillée, qui se veut définitive et va être très complexe à déverrouiller.

Bien évidemment le trouble du comportement alimentaire est une résultante qui provient de la prise de contrôle du corps par le mental, l’excès de mental ayant provoqué la déconnexion complète avec les signaux du corps global, avec son être profond et donc avec la réalité.

La personne vit dans un monde virtuel parallèle où elle croit pouvoir contrôler son corps, son entourage et le monde. En fait, la déconnexion de son corps global fait qu’elle est à la merci totale de son mental conditionné qui la manipule et en fait son esclave, mais elle n’est plus capable de s’en rendre compte. Les repères qui induisent désormais sa compréhension et donc ses comportements et actes sont fondés sur des fabrications mentales donc hors réalité.
Cette dépendance au mental s’étend à l’entourage qui peut aussi très aisément être pris en otage et manipulé, à trop vouloir bien faire.
C’est pourquoi les remèdes doivent être apportés à la personne souffrant d’anorexie, mais aussi à son entourage familial proche car leurs comportements vont accentuer ou minorer la descente de l’anorexique dans la spirale infernale de cette maladie.

Comportements des parents et de l’entourage

La tendance naturelle des parents qui observent la dénutrition de leur enfant et ses comportements nouveaux et excessifs voire obsessionnels est de se mettre très à son écoute et d’essayer de comprendre comment ils peuvent l’aider.

Là, il est essentiel que les parents puissent considérer que leur enfant est esclave de son mental, manipulée et complètement déconnectée de la réalité et qu’en conséquence, il ne peuvent pas lui faire confiance quant à savoir ce qui est bon pour elle (elle n’est plus connectée à la sagesse de son corps et notamment à ses ressentis). La preuve en est que lorsque plusieurs de ses paramètres vitaux virent au rouge (mettant sa vie en danger), ça ne la fait pas plus réagir… Le garde-fou de la peur de la mort n’est pas plus opérant.

Pour autant, il est indispensable de l’entourer de beaucoup d’amour mais pas n’importe quel amour, pas n’importe comment.

Face à un mental conditionné qui n’a plus aucun bon sens, aucune compréhension juste de ses besoins essentiels et de la réalité, il est non seulement inutile mais c’est même facteurs aggravants que de :

  • Se positionner en lutte de pouvoirs (autorité excessive, chantage affectif ou par les peurs, marchandage)
  • Se laisser manipuler et devenir otage du mental de leur enfant
  • Ne pas se positionner de façon juste et centrée

Même essayer de raisonner l’enfant risque autant de renforcer sa détermination-verrouillage que de la faire évoluer dans le sens de sa guérison.

Par exemple, si l’enfant dit à ses parents « Je veux disparaître », 2 types de réponses sont a priori possibles :

  • La maman, déstabilisée par son émotionnel répondra vraisemblablement quelque chose du genre « Tu ne peux pas dire cela ! » etc… Avec ce type de comportement basé sur la peur (en imaginant le pire) et non sur l’amour, la maman ne fait qu’alimenter le jeu pervers de manipulation du mental de sa fille et s’enchaîner un peu plus en tant qu’esclave du mental de son enfant (chantage affectif, contrôle des parents…)
  • La meilleure réponse d’une maman connectée à son être profond et centrée dans sa Présence serait d’accueillir pleinement dans son cœur la phrase de sa fille sans paniquer et de lui demander très calmement : « Pourquoi voudrais-tu disparaître ? ». Soit l’enfant restera sans réponse car il n’y a rien derrière : c’était juste un chantage affectif de plus pour garder le contrôle, soit sa phrase est motivée par quelque chose et alors, un dialogue plus constructif peut éventuellement s’établir.

De même la phrase « Je ne veux pas guérir » doit être pleinement entendue et accueillie de la même façon. « Pourquoi ne veux-tu pas guérir ? » Et ceci pourrait être ajouté car c’est ainsi que raisonne la personne anorexique : « Quels bénéfices ou avantages as-tu actuellement et que tu perdrais en guérissant ? ».
De même avec « Je veux mourir ». Lui demander « Ah bon, quels bénéfices ? C’est comment pour toi quand on est mort ? » etc.

En présence de solutions susceptibles d’améliorer son état de santé voir de la guérir, le saboteur intérieur du mental conditionné de l’enfant sort son grand jeu car, n’ayant pas conscience de la réalité qui met sa santé et vie en danger, elle se sert de tous chantages possibles auprès de ses parents pour ne pas risquer de perdre le contrôle et ses bénéfices actuels.

Par exemple, je sais que mes soins énergétiques profonds peuvent aider très significativement une jeune anorexique mais reste à expérimenter de quelle façon la puissance d’amour de mes soins peut faire fondre la résistance du saboteur intérieur pour reconnecter la jeune fille anorexique à son être profond ; çà peut être très différent d’une personne à l’autre. Selon la loi universelle du libre-arbitre, elle peut refuser fermement les soins à un certain niveau. Mais comme je travaille en global dans toutes les dimensions de son être et en particulier dans sa dimension profonde, avec son âme et dans le respect total de son être,  je suis confiante d’y parvenir. L’essentiel du « message » à faire passer à travers les soins énergétiques et de lumière est de lui rappeler sa Nature profonde et les innombrables potentiels à sa disposition quand elle est reliée à son être profond (ou Soi) : sécurisation assurée, confiance, puissance d’amour qui la protège et évite les souffrances…
Ensuite, sur la base de son envie et volonté, je pourrai en quelques séances d’accompagnement lui apprendre à se relier à son être profond dans son corps, à gérer son émotionnel et son hypersensibilité pour ne plus souffrir, à se reconnecter à ses ressentis, envies, émotions, à son intuition, à sa guidance intérieure, à retrouver la joie de vivre… avec des bénéfices incomparablement supérieurs à ceux qu’elle a aujourd’hui, et bien plus nombreux. Son être profond détient bien évidemment les clés de son auto-guérison.

Comme l’a dit Albert Einstein, aucun problème ne peut se résoudre au niveau de conscience où il a été engendré. Le verrouillage ayant eu lieu dans la dimension mentale (issu des souffrances expérimentées dans la dimension émotionnelle), seul un remède apporté au  niveau supérieur de la dimension profonde peut guérir la personne. Sauf si c’est le choix de son âme d’expérimenter les extrêmes de l’anorexie mentale jusqu’à en mourir.

Préparation des parents pour un remède global

Bien entendu, afin que les parents puissent avoir le juste comportement aidant pour leur enfant anorexique, il est essentiel qu’ils reçoivent au besoin une préparation personnelle.
En effet, tant qu’ils vivent et agissent en mode réactionnel automatique lié au mental conditionné, ils expérimentent des tourments émotionnels sans stabilité intérieure, et ne sont pas en capacité de répondre de façon juste aux situations amenées par le mental manipulateur de leur enfant qui les manipule aussi.

Comme 70% de notre communication se fait en communication non verbale, il est évident que l’enfant perçoit très bien leurs peurs, leur déstabilisation, leurs tourments émotionnels …

Pour moi, afin que les parents puissent accompagner de façon optimale leur enfant et vivre mieux eux-mêmes, le principal remède est de les accompagner à s’émanciper de leur mental conditionné pour se connecter à leur dimension profonde (être profond ou Soi) et développer-installer ainsi le mode Présence consciente, celui qui permet d’être centré dans l’amour-bienveillance (sans peurs), avec une bonne stabilité intérieure. Et, autre point qui va de pair : qu’ils soient connectés à leurs ressentis, émotions, envies… et prennent bien soin de leurs besoins essentiels.

A partir de ce mode-là, ils pourront :

  • Se comporter de la meilleure façon possible, c’est-à-dire en maintenant une écoute bienveillante et un dialogue constructif sans alimenter le jeu pervers du mental de leur enfant.
  •  Laisser au maximum leur enfant subir les conséquences de ses scénarios (par exemple, ne pas faire les choses à sa place ou ne pas lui faciliter ce qui va dans le sens de ses obsessions, activités compulsives de soi-disant perfection, rituels excessifs, crises…)
  • Ressentir ce qui est mieux pour leur enfant, décider pour lui et ne pas céder sur l’essentiel, en particulier sur les soins nécessaires en disant d’une façon qui sera alors perçue comme juste et non contestable : « C’est non négociable ».

Il me semble utile de rappeler ici que l’enfant est esclave de son mental conditionné et n’est pas à même d’évaluer ce qui est bon ou pas pour elle puisqu’elle est déconnectée de son corps et notamment de ses ressentis, et qu’en conséquence sa compréhension s’établit sur des bases totalement erronées.

  • Les principaux obstacles à sa guérison sont les bénéfices perçus par l’enfant comme étant liés à son anorexie (notamment celui de contrôler son corps et son entourage).
  • Le principal besoin et condition pour que l’enfant décide déverrouiller sa forteresse mentale et dise un vrai grand OUI à la Vie est le besoin de sécurisation, principalement apporté par un entourage fiable et lui même sécurisé.

L’entourage sera perçu comme fiable (sécurisation) s’il a installé son mode Présence consciente et demeure centré face à l’enfant anorexique. Il contribuera alors par son juste comportement à l’aider à reprendre pied dans la réalité et à avoir le déclic nécessaire pour prendre la responsabilité de sa vie et entreprendre le chemin vers l’auto-guérison, l’attitude intérieure d’amour envers soi étant déterminante dans ce processus.

Voilà où j’en suis dans ma compréhension de cette maladie et des remèdes globaux qui me semblent appropriés pour obtenir les meilleures chances de succès.
Cet article complète et actualise celui écrit il y a 2 ans : Main tendue à l’anorexie.
Puissent-ils contribuer à faire évoluer l’accompagnement de cette terrible maladie qui, consciemment ou non, s’avère être un suicide à petit feu !

Écrit par Corinne TUAL pour Flamme de Vie © Juin 2015
Flamme de Vie, accompagnement vers le meilleur de soi… et tous les possibles

L’Accompagnement de l’anorexie mentale Flamme de Vie que je proposais jusqu’à début 2017 (maintenant je n’exerce plus) incluait des soins énergétiques de « prendre soin – ressourcement » et thérapeutiques.

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